Le féminicide qui bouleverse les côtes adriatiques.

Les faits se déroulent en Italie, Ilaria Sula, une jeune femme de 22 ans originaire d’Albanie, a été poignardée à plusieurs reprises par son ex-copain, Marc Samson. Ce féminicide a choqué l’Italie, mais a également provoqué une onde de choc en Albanie, pays d’origine de la victime. Très vite la nouvelle fait face à des réactions absurdes sur les réseaux sociaux.

« Don’t break the rule »

On y retrouve des internautes nationalistes qui ne se cachent pas de se réjouir de sa mort visant l’origine de son agresseur – qui n’était pas albanais mais philippin. Mais certains s’en indignent en publiant des photos et des vidéos sur les différents cas connus dans la communauté, protégeant et soutenant Ilaria en rappelant que c’est bien elle la victime !

Le 31 mars, un nouveau drame


À quelques jours d’intervalle, l’Italie fait face à un autre scandale. Dans le sud, à Messine, en Sicile, Sara Campanella, elle aussi âgée de seulement 22 ans, meurt sous la violence d’un camarade universitaire face à de nombreux témoins. Son agresseur, Stefano Argento, la harcelait depuis des mois mais la victime ne cessait de le repousser, jusqu’au drame. Suite à ces deux meurtres, une révolte se répand dans le pays.

À Rome, le 2 avril, se tenaient plusieurs centaines d’étudiants en l’hommage de la victime devant l’université de Ilaria Sula. Au même moment, se sont rassemblés plusieurs milliers de personnes pour une marche de flambeaux sur les lieux du meurtre de Sara Campanella.

Un problème banalisé

Ce féminicide révèle un problème plus large et malheureusement fréquent dans plusieurs pays d’Europe du Sud-Est, notamment en Albanie, au Kosovo ou encore Turquie : la manière dont les hommes commentent et minimisent les violences faites aux femmes. Les débats en ligne deviennent souvent des lieux de banalisation, voire de justification de ces actes, renforçant un climat d’impunité, laissant souvent la femme s’exprimer sans retour en la considérant comme folle et en l’insultant. Les femmes sur les réseaux sociaux essaie en vain de sensibiliser les jeunes au cas qui touchent l’Europe de l’Est dans un contexte plus complexe.

Contrairement aux féminicides médiatisés dans les pays occidentaux, les violences faites aux femmes dans certaines régions de l’Est de l’Europe sont souvent liées à des problématiques culturelles profondes, ainsi qu’à une banalisation de la violence envers les femmes. En Belgique, par exemple, ce type de faits divers est régulièrement rapporté par les médias. En revanche, dans plusieurs pays des Balkans, les familles préfèrent parfois dissimuler ces actes, évitent d’en parler à la police et règlent les conflits en privé. Les médias européens jouent un rôle important en sensibilisant l’opinion publique aux féminicides, en dénonçant à la fois les crimes et les criminels. Cette prise de conscience reste malheureusement trop rare dans certaines régions de l’Est, où il arrive encore que des hommes se vantent d’avoir « remis leur femme à sa place »

Quelques chiffres alarmants :
• 113 féminicides en Italie en 2024, dont 11 déjà depuis le début de l’année 2025.
• 296 femmes tuées en Turquie entre janvier et octobre 2024.
• 58 victimes au Kosovo au cours des 10 dernières années (jusqu’en décembre 2024)
• 32 femmes tuées en Albanie ces trois dernières années.

Alors que ce type d’actualité continue de se répéter à intervalles réguliers, la question d’un changement structurel au sein des instances dirigeantes semble plus que jamais d’actualité.

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