Féminisme : trois vagues pour changer le monde

Le féminisme, ce n’est pas qu’une histoire d’élections ou de grandes théories. C’est un combat qui s’est construit en plusieurs étapes, chacune avec ses propres batailles. Trois grandes vagues ont secoué nos sociétés. Trois élans pour rappeler qu’égalité ne doit pas rester un mot vide.

A dynamic group of women protesting for feminism and justice in Glasgow, Scotland.

La première vague : obtenir une voix

À la fin du XIXᵉ siècle, pendant que les hommes débattaient entre eux de politique, quelques femmes commencent à se lever pour dire : « Et nous alors ? »
Leur objectif ? Simple mais énorme : avoir le droit de vote. À l’époque, ça paraît presque impensable. Les femmes sont censées rester à la maison, s’occuper des enfants et se taire sur les affaires du monde.

Sauf que certaines, comme Emmeline Pankhurst en Angleterre ou Hubertine Auclert en France, n’ont pas l’intention de se taire. Elles manifestent, écrivent, parfois même cassent des vitrines pour se faire entendre. Résultat ? Petit à petit, dans plusieurs pays, les femmes finissent par glisser leur premier bulletin dans l’urne. Une révolution silencieuse… mais déterminante.

La deuxième vague : tout remettre en question

Années 60-70. Après avoir gagné le droit de vote, les femmes se rendent compte que l’égalité ne s’arrête pas là. À travail égal, elles sont moins payées. Le mariage, la maternité, leur liberté sexuelle… tout est encore encadré par des lois écrites sans elles.

C’est l’époque de grands textes comme Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. Les slogans claquent : « Le personnel est politique ». On parle d’avortement, de contraception, de violences conjugales. Le féminisme devient un vrai raz-de-marée, et change profondément les lois et les mentalités.

Mais derrière les grandes avancées, beaucoup restent sur le bord de la route. Ce sont surtout des femmes blanches, des classes moyennes, qui portent ce combat-là.

La troisième vague : écouter toutes les voix

Dans les années 90, une nouvelle génération arrive et bouscule le mouvement. Elle dit : « Attention, toutes les femmes n’ont pas la même expérience. »
C’est l’époque où des militantes comme bell hooks rappellent que le racisme, la pauvreté ou l’homophobie se croisent avec le sexisme, et qu’on ne peut pas tout séparer.

Le féminisme devient plus inclusif, plus multiculturel. Il se bat aussi contre les diktats de beauté, pour la diversité des corps, pour que chaque femme voilée, queer, noire, handicapée puisse être entendue aussi.

Internet arrive et donne un coup de fouet : les jeunes féministes utilisent les blogs, les forums, les réseaux pour faire passer leurs messages autrement, et plus vite.

Aujourd’hui : un combat toujours vivant

Est-ce qu’on en a fini avec ces vagues ? Pas vraiment. Avec #MeToo, avec les débats sur les violences sexistes, avec les luttes pour l’égalité dans tous les domaines, une sorte de quatrième vague est en train de naître.

Le féminisme continue d’évoluer, de se réinventer, d’avancer à coups de colère, d’espoir et de solidarité.
Parce que tant qu’il y aura des inégalités, il y aura des vagues. Et tant mieux.

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