Le 1er décembre 1955, dans la ville de Montgomery, en Alabama, une femme noire s’assoit dans un bus. Elle rentre du travail, fatiguée. Lorsqu’un passager blanc monte et que le chauffeur lui demande de céder sa place — conformément aux lois ségrégationnistes de l’époque —, Rosa Parks refuse calmement. Ce geste simple, mais profondément symbolique, allait faire d’elle une figure majeure de la lutte pour les droits civiques.
Rosa Parks n’était pas une inconnue : elle militait déjà pour la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), une organisation de défense des droits des Afro-Américains. Mais ce jour-là, son acte de désobéissance civile allait devenir le catalyseur d’un mouvement national.
Son arrestation provoque une vague d’indignation. En réaction, la communauté noire de Montgomery organise un boycott massif des bus, qui durera plus d’un an. Ce mouvement, coordonné entre autres par un jeune pasteur nommé Martin Luther King Jr., marquera le début d’une mobilisation historique contre la ségrégation.
Ce n’est pas seulement son refus qui rend Rosa Parks admirable, mais sa détermination, sa dignité et son engagement pacifique. Elle incarne cette force silencieuse capable de défier l’injustice sans violence. Elle a prouvé que le courage peut se manifester dans les gestes les plus simples, et que la résistance peut prendre la forme d’un simple “non”.
Jusqu’à la fin de sa vie, Rosa Parks restera engagée, écrivant des mémoires, rencontrant des dirigeants, recevant des prix honorifiques, et inspirant des générations entières. En 1996, elle recevra la Médaille présidentielle de la liberté, l’une des plus hautes distinctions civiles aux États-Unis.
Rosa Parks nous rappelle que l’histoire peut changer grâce à un seul acte de courage, et qu’il suffit parfois de rester assis pour se lever contre l’injustice.