Mali : l’excision, une tradition qui fait encore mal

Au Mali, l’excision reste une réalité pour la grande majorité des femmes. Même si on en parle de plus en plus et que les mentalités bougent petit à petit, environ 9 femmes sur 10 entre 15 et 49 ans ont déjà été excisées. Une statistique qui donne le vertige.

Une pratique qui persiste

Dans beaucoup de villages, l’excision est encore vue comme une étape “normale” dans la vie d’une fille. On dit que ça la rend “pure”, qu’elle sera plus respectée, qu’elle pourra se marier plus facilement… En gros, c’est présenté comme un passage obligé. Pourtant, il n’y a rien de médical là-dedans, c’est uniquement culturel.

Le pire ? Le Mali n’a toujours pas de loi qui interdit clairement l’excision. Contrairement à plusieurs pays voisins, ici, ce n’est pas encore puni par la justice. Alors forcément, ça continue, souvent dans le silence, parfois même avec le soutien des familles.

Des conséquences lourdes

Ce qu’on oublie trop souvent, ce sont les conséquences. L’excision, c’est pas juste “une petite coupure”. C’est une mutilation qui peut entraîner des douleurs énormes, des infections, des complications pendant l’accouchement… Et puis, il y a tout l’aspect psychologique : certaines femmes restent marquées à vie.

Des voix qui s’élèvent

Heureusement, le silence commence à se briser. De plus en plus d’assos, de militantes, de jeunes prennent la parole pour dire stop. Certaines exciseuses elles-mêmes décident d’arrêter, surtout quand on leur propose une reconversion ou un soutien économique.

Il y a aussi des campagnes dans les écoles, des débats dans les mosquées ou les radios locales. Bref, des graines sont plantées.

Le vrai combat : changer les mentalités

Le vrai défi aujourd’hui, ce n’est pas juste d’avoir une loi (même si c’est essentiel), c’est surtout de faire évoluer les mentalités. Il faut que les gens comprennent que protéger les filles, ce n’est pas renier la tradition, c’est refuser la violence. Et que les droits des femmes, ce n’est pas un concept venu d’ailleurs : c’est une urgence, ici et maintenant.

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