La série britannique Black Mirror a fait son grand retour sur nos écrans avec sa septième saison. Un programme chargé de six épisodes, avec des thématiques différentes, un voyage dans le passé et Les deux premières suites d’épisodes jamais réalisées pour la série. Aujourd’hui, on s’intéresse au deuxième épisode de la saison, intitulé « Bête Noire », porté par Sienna Kelly et Rosy McEwen. Et attention spoiler!

Tout le monde aime une bonne vieille histoire de vengeance. Quelqu’un a été blessé par le passé et décide donc de revenir pour régler ses comptes. C’est exactement ce qu’explore Bête Noire. Non seulement l’épisode nous pousse à nous demander lequel des deux protagonistes soutenir, mais il nous amène aussi à réfléchir : la vengeance en vaut-elle vraiment la peine ? Il nous invite également à nous interroger sur ce que nous ferions si nous avions accès à une technologie capable de modifier la réalité.
L’épisode suit Maria (Siena Kelly), une chercheuse en alimentaion dans une entreprise appelée Ditta, qui est soudainement confrontée à une de ses anciennes camarades de classe, Verity Green (Rosy McEwen). Verity rejoint la société dans un seul but : se venger de Maria, responsable d’une rumeur qui a circulé dans leur lycée et qui a mené au harcèlement de Verity.
Maria se souvient de Verity comme de la fille aux « cheveux bizarres » qui se cachait toujours dans la salle informatique, un temps que Verity a bien utilisé à son avantage, puisqu’elle fini par créer un collier connecté à un réseau de serveurs, qui lui permet de modifier la réalité. Grâce à cette technologie, Verity manipule et fait douter les autres en leur faisant croire aux fausses réalités qu’elle crée.
Thématiques explorées
Un des premiers éléments qui saute aux yeux dans cet épisode est l’idée de se demander si la vengeance nous rend vraiment heureux. Plus tard, on nous montre que Verity a tout fait pour atteindre le bonheur : Elle est allée dans l’espace, a fait la couverture de Vogue, est sortie avec Harry Styles… mais son incapacité à tourner la page et son choix de poursuivre ses anciens harceleurs l’ont en quelque sorte menée à sa perte.

Dans le cas de Maria, la question pourrait être : est-ce que les gens changent ils vraiment ? Au début de l’épisode, son petit ami lui reproche d’être quelqu’un qui aime que les autres lui « lèchent les bottes » et qui prend plaisir à être flattée. Quand on découvre que Maria est celle qui a lancé la rumeur et qu’elle est confrontée à Verity, elle ne s’excuse jamais ni reconnaît son erreur. Et lorsqu’elle met la main sur la technologie, au lieu de montrer des remords ou d’essayer de réparer ses torts, elle demande à devenir « l’Impératrice de l’Univers ».
Le créateur de la série, Charlie Brooker, compare d’ailleurs Verity à un autre méchant de la série, Robert Daly (USS Callister) :
« …Vous avez un(e) génie de la tech, clairement bousillé. Ce sont des gens qui souffrent, mais ça n’excuse pas ce qu’ils font. »
Un autre aspect de la société que l’épisode mets en lumière (peut-être moins amusant), est les micro agressions. Verity qui utilise ses larmes de femme blanche contre Maria (une femme noire) à leur lieu de travail. Dans quelques scènes, Verity exploite facilement ses émotions, ses larmes et un langage douteux pour diaboliser Maria, surtout dans un contexte dans lequel elle manipule la réalité.

Un retour aux sources
Avec cette saison, la série semble revenir à son essence principale : l’exploration du rapport des êtres humains à la technologie mise à leur disposition. Beaucoup se sont plaints que la série avait été « américanisée » après que Netflix ait racheté les droits à Channel 4 à partir de la troisième saison, les saisons 5 et 6 étant jugées basiques selon les standards que la série avait établis. Cette nouvelle saison semble adopter une approche qui ressemble davantage aux premières saisons, ce qui va plaire à pas mal de personne.
Bête Noire est un épisode qui ne sera probablement pas au goût de tout le monde, mais cela reste un épisode agréable à regarder et qui donnera surement envie d’avoir de petites discussions sur les divergences qui ont pu être constater.