Un casting qui suscite de la controverse

Le casting de la très attendue adaptation cinématographique du roman fantastique Children of Blood and Bone (Le Destin d’Orïsha: De sang et de rage) de Tomi Adeyemi a été enfin annoncé. Le film sera réalisé par Gina Prince-Bythewood et sa sortie est prévue pour janvier 2027. Malgré l’enthousiasme suscité par cette adaptation, certaines polémiques ont émergé concernant les choix de casting qui ont été faits.

©Rich Deas

Sorti en 2018, Children of Blood and Bone est un roman d’Afrofantasy romantique pour jeunes adultes, écrit par la romancière nigériano-américaine Tomi Adeyemi. C’est le premier livre de sa trilogie Legacy of Orïsha (Le Destin d’Orïsha). Nous suivons l’histoire de Zélie Adobola, l’héroïne, qui tente de restaurer la magie dans le royaume d’Orïsha après sa brutale suppression par la classe dirigeante, les Kosidáns.

Le casting a été annoncé en janvier par le média américain Variety. Parmi les nombreux visages reconnaissables, nous pouvons retrouver Thuso Mbedu (The Underground Railroad, The Woman King), Amandla Stenberg (The Hunger Games, The Hate U Give), Damson Idris (Snowfall, Farming) et Tosin Cole (Supacell, House Party).

Malgré l’enthousiasme autour du casting, certaines décisions ont fait sourciller, notamment celle d’avoir choisi Amandla Stenberg pour incarner le personnage de la princesse Amari, qui est pourtant décrite comme ayant un « teint brun foncé cuivré » dark brown copper complexion, soulevant ainsi des questions sur le colorisme persistant à Hollywood et son obsession à effacer les actrices et personnages noires à la peau plus foncée.

Amandla toujours sur les lieux du crime

Si l’on se fie à la description du personnage dans le livre, une personne à la peau claire et métisse ne devrait pas être la première option, voire même aucune option, présentée au public, surtout lorsque la princesse Amari en elle-même subit des remarques coloristes, principalement de la part de sa mère, qui lui demande de « rester à l’ombre » ou va même jusqu’à lui suggérer de « se blanchir la peau » pour paraître plus claire. Et ironiquement, ce n’est pas la première fois que l’actrice américaine se retrouve au centre d’une polémique liée au colorisme et dans le contexte d’une adaptations de litéraire.

En 2018, elle s’est retrouvée dans une controverse similaire. À l’époque, elle avait été choisie pour le rôle principal dans le roman acclamé de Angie Thomas, The Hate U Give (La Haine qu’on Donne), inspiré du mouvement Black Lives Matter. Ce choix de casting a déclenché une grosse discussion sur l’obsession d’Hollywood à castings des actrices métisses à la peau claire pour incarner des femmes noires à la peau foncée ou mate.

Parmi d’autres exemples, on retrouve Yara Shahidi, choisie pour le rôle principal dans The Sun Is Also a Star de Nicola Yoon.

© 20th Century Fox Film Corporation

Hollywood et sa représentation de l’Afrique

Hollywood est bien connu pour avoir une représentation stéréotypée du continent africain. À peine un peu de respect a été accordé à ses habitants et à la façon dont ils sont dépeints à l’écran au fil des décennies. Dans un contexte moderne, seules les histoires de guerre et de misère sont montrées, et dans un contexte historique, seules les histoires d’esclavage et de colonisation sont mises en avant. Ce n’est pas qu’il y ait quelque chose de mal avec ces représentations, tant qu’elles restent nuancées et profondes dans leur narration.

Le livre, étant fortement inspiré par la mythologie ouest africaine et plus spécifiquement par la culture et la langue yoruba, ceci aurait pu être l’occasion parfaite pour Hollywood de mettre en lumière des talents émergents (ou établis) du continent, et plus spécifiquement du Nigéria. Si l’excuse aurait pu être que l’on a peur que les gens ne se rendent pas au cinéma, cela semble bien invalide car le livre est adoré par les lecteurs, et les gens réclament depuis longtemps de nouvelles histoires diversifiées sur le grand écran.

Des adultes pour interpréter des adolescents

Une autre conversation que cette annonce de casting a déclenchée est l’obsession d’Hollywood à caster des adultes pour jouer des adolescents. Cela devient encore plus étonnant dans le cas de cette adaptation, car c’est une série qui comprend trois livres, et on suit les personnages principaux de leur adolescence jusqu’à leur jeune âge adulte. On pourrait donc penser qu’il serait plus logique de caster des acteurs de l’âge approprié, qui grandiraient avec la franchise (si elle en devient une), plutôt que de prendre des acteurs dans la trentaine, même si certains peuvent « passer » pour des ados de 16-18 ans. Dans ce cas, la plus jeune est Amandla Stenberg, qui a 26 ans, et le plus âgé est Damson Idris, qui a 33 ans.

© Vareiity

Un film à attendre avec impatience

Malgré quelques sourcils levés face aux choix faits, c’est une sortie que les spectateurs devraient attendre avec impatience et encourager fortement. Le casting reste rempli de nombreux autres acteurs talentueux et légendaires, tels que Regina King, Cynthia Erivo et Viola Davis. Il est tout à fait bénéfique et nécessaire de soutenir des initiatives qui apportent de nouvelles histoires et des réçits diversifiés sur nos écrans.

Children of Blood and Bone sera dans nos salles de cinéma en janvier 2027.

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