Aïcha Chenna : la femme qui a donné une voix aux oubliées du Maroc

Aïcha Chenna, c’est un nom que tout le Maroc devrait connaître et que le monde entier devrait retenir. Militante infatigable, elle a consacré sa vie à défendre les femmes les plus marginalisées dans son pays : mères célibataires, orphelins, victimes de violences. Dans un Maroc encore très conservateur, son combat était tout sauf facile.

Une vie tournée vers les autres

Née en 1941 à Casablanca, Aïcha Chenna grandit dans un contexte difficile, marquée très jeune par la pauvreté et les injustices sociales. Très vite, elle choisit d’agir. Infirmière de formation, elle travaille dans des programmes sociaux pour le gouvernement, mais se heurte aux limites de l’action publique.

Alors, elle décide de créer en 1985 l’Association solidarité féminine . Le but ? Aider les mères célibataires, souvent rejetées par leur famille et la société, à retrouver une dignité et une autonomie financière, en leur apprenant des métiers comme la cuisine, la couture ou la gestion.

Un combat contre les tabous

Dans une société où la maternité hors mariage est un énorme tabou, le travail d’Aïcha Chenna a longtemps dérangé. Elle a reçu des menaces, a été traitée de « défenseuse de la débauche » mais elle n’a jamais cédé. Pour elle, il ne s’agissait pas de juger ces femmes, mais de leur tendre la main : « Je ne fais pas de politique, je fais de l’humanitaire, » disait-elle.

Une reconnaissance internationale

Son courage finit par être reconnu bien au-delà des frontières du Maroc. En 2009, elle reçoit le prestigieux Prix Opus (et une récompense de 1 million de dollars) pour son action en faveur des droits humains. Elle rencontre aussi des personnalités internationales et inspire toute une génération d’activistes.

Un héritage vivant

Aïcha Chenna est décédée en septembre 2022, mais son héritage continue de vivre. Son association, ses discours, et surtout son exemple de courage et d’empathie restent des modèles pour celles et ceux qui croient en un monde plus juste.

Aïcha Chenna n’a pas changé que des lois ou des discours : elle a changé des vies. Et rien que pour ça, elle mérite qu’on se souvienne d’elle.

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