Les applications de suivi menstruel se sont imposées dans le quotidien de nombreuses femmes. Elles nous aident à comprendre nos schémas hormonaux, à savoir dans quelle phase du cycle nous nous trouvons (environ), à repérer des irrégularités ou des symptômes inhabituels, et à mieux comprendre notre désir ou nos états d’âme.
Grâce à elles, il devient plus facile d’anticiper nos règles, d’expliquer nos humeurs ou même de mieux planifier notre vie intime. Pour beaucoup, ces applis sont devenues des outils précieux pour se sentir plus en phase avec leur corps. Elles peuvent offrir un sentiment de sécurité, de clarté et parfois même de soulagement.
Mais alors, une question se pose :
et si cette idée de contrôle sur notre cycle, cette “intelligence” extérieure fondée sur des algorithmes, nous éloignait en réalité de nos sensations profondes et de notre propre intuition ?
Parlons de l’écoute du corps.
Quand on prend le temps d’être présente à soi-même, il devient plus facile de percevoir ce dont on a vraiment besoin. Notre corps envoie constamment des signaux : parfois il demande du repos, parfois du mouvement, parfois simplement un peu de calme mental. Pourtant, dans notre quotidien rapide et surchargé, nous avons souvent appris à ignorer ces messages.
Reconnaître les différentes phases du cycle ne devrait pas signifier s’enfermer dans des schémas extérieurs à nous, des chiffres, des moyennes, ou des notifications qui disent “vous ovulez”. Cela peut plutôt devenir une manière d’accueillir la richesse intérieure qui nous habite, sans lutter contre nos fluctuations naturelles.
Écouter son corps devient alors un acte politique, spirituel et affectif.
C’est remettre en question l’injonction à la déconnexion, et choisir au contraire de se traiter avec respect, tendresse et compréhension. C’est passer d’un paradigme de contrôle à un paradigme de présence.