Festivalière en Belgique… À quoi ça ressemble vraiment ?

©Festivalinfo

L’été approche, les line-ups tombent, et nos plus beaux outfits sont prêts ! Pourtant, derrière l’excitation des festivals belges se cache une réalité moins pailletée : pour beaucoup de femmes, aller à un concert reste une expérience qui demande… un peu plus d’anticipation que de choisir ses tenues.

Un terrain « pas toujours safe »

Poser un pied en festival, c’est parfois entrer en mode vigilance. « Où est ma pote ? », « Je vais aux toilettes mais je t’envoie un message », « je garde mon verre à l’œil »… Tant de réflexes que les hommes n’ont pas forcément à intégrer. Car entre les mains baladeuses dans la foule, les remarques déplacées ou les regards insistants, certaines festivalières finissent par s’empêcher de simplement profiter.

En Belgique, certains festivals ont mis en place des initiatives. À Dour, ils ont misé sur des points « Safe Zone » pour accueillir et écouter les victimes de comportements inappropriés. À Couleur Café, des campagnes de sensibilisation contre le harcèlement sont affichées partout. Des festivals comme Les Ardentes ou Esperanzah! forment leur staff à la gestion de situations sensibles. Et ça compte ! Mais… est-ce suffisant ?

©France Bleu

Et si on allait plus loin ?

Pourquoi ne pas prendre exemple sur d’autres pays ?

Au Mexique par exemple, ils ont mis en place des bracelets anti-harcèlement : un simple scan permet d’alerter discrètement une équipe de soutien en cas de problème, une idée simple mais redoutablement efficace. En France, des festivals comme Solidays ou Rock en Seine ont introduit des urinoirs féminins design et sécurisés, ce qui réduit les files d’attente et l’angoisse d’aller seule aux toilettes. D’autres festivals misent sur la solidarité entre festivalières, grâce à des réseaux de veille via appli ou groupe WhatsApp, pour rester connectées, s’alerter ou retrouver un trajet sécurisé. La prévention passe aussi par l’éducation… Certains événements diffusent des capsules vidéo ou des animations avant les concerts pour sensibiliser tous les publics à la notion de consentement et aux comportements respectueux. Enfin, un simple code de conduite clair et bien visible, avec des messages comme « Aucune tolérance pour le harcèlement. Vous n’êtes pas seul·es, parlez-en », peut envoyer un signal fort et rassurant : ici, on veille les un·es sur les autres.

©Le Parisien

Danser sans crainte, ce n’est pas trop demander

Une festivalière devrait pouvoir danser, boire, rêver, crier les paroles sans avoir à se demander si sa jupe est trop courte pour se faufiler dans la foule. La sécurité ne devrait pas être une option, ni une charge mentale.

Les festivals sont des lieux de liberté, de joie et de déconnexion. Pour qu’ils le soient pour toutes et tous, il faut repenser l’espace et les comportements. En écoutant les premières concernées, en osant changer les habitudes, et surtout en considérant que le respect est aussi important que la programmation.

La bonne ambiance, ce n’est pas que sur scène. Elle se construit aussi en dehors des projecteurs. Et si les organisateurs s’y engagent vraiment, la foule peut devenir un vrai terrain de liberté.

Alyah Lukunku

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