Dans le milieu du rap français, les artistes féminines peinent encore à se faire une vraie place. Invisibles dans les programmations, trop peu mises en avant par les plateformes, elles doivent redoubler d’efforts pour exister. La cérémonie des Flammes marquerait-elle un tournant majeur pour l’industrie ?

Attendez ! Avant d’aller plus loin… êtes-vous capable de me citer 3 artistes urbaines francophones actuelles ? Excepté Shay, Aya Nakamura ou encore Theodora… Vous hésitez ? Normal. Et je vous explique pourquoi !
Elles sont là. Talentueuses, audacieuses et pleines d’ambition. Mais dans l’industrie du rap, ce sont les hommes qui prennent la place. Sur scène, dans les studios, sur les affiches… le rap reste une affaire de « bonhommes ».
Il suffit de jeter un œil aux programmations des festivals urbains de cet été… la majorité des noms sont masculins. Pourtant, le talent féminin ne manque pas. Les femmes sont là, mais rarement mises en avant.
Elles brillent… mais en silence
Dans l’industrie, les femmes doivent encore franchir plus d’obstacles. Ce n’est pas une question de compétence, mais d’espace : moins de collaborations, moins de relais médiatiques, moins de confiance accordée par les maisons de disques. On découvre rarement de nouvelles rappeuses féminines, et celles qui ont réussi à se faire une place doivent batailler pour la garder.
Pourtant, dans les clips elles sont partout… sauf derrière le micro. Présentes comme figurantes ou encore danseuses. Ce contraste visuel veut tout dire : les femmes sont montrées, mais pas écoutées.
Et si les plateformes jouaient (enfin) leur rôle ?
Spotify, Apple Music, Deezer … ont un pouvoir immense. Ce qu’on écoute dépend de ce qu’on nous propose. Aujourd’hui, les playlists majeures mettent encore une majorité d’hommes en avant. Pourtant, ce sont bien des humains derrière ces choix éditoriaux…
Donner plus de place aux rappeuses dans les playlists, c’est leur donner plus de chances d’émerger. C’est aussi changer les habitudes d’écoute, ouvrir d’autres horizons au public. Le levier est là. Et c’est aux plateformes de s’en saisir.
Les Flammes 2025: Une belle vitrine
Pour cette 3ᵉ édition, la cérémonie des Flammes 2025, qui a eu lieu hier soir, a offert une rare scène de reconnaissance pour les artistes féminines.
Pour cette 3ᵉ édition, la cérémonie des Flammes 2025, qui a eu lieu hier soir, a offert une rare scène de reconnaissance pour les artistes féminines.
Shay a remporté deux récompenses majeures, Theodora a marqué les esprits, Aya Nakamura a confirmé son statut international.
Mais au-delà des trophées, ce sont aussi les images qu’on retient. Les tapis rouges, les performances en live, les discours, les outfits. Les femmes étaient visibles, audacieuses, puissantes.



Une vraie preuve que le rap au féminin n’est pas un sous-genre et mérite d’être mis en avant. Il est stylé, percutant, créatif. Il a toute sa place dans la culture urbaine, au même titre que celui des hommes.
La cérémonie des Flammes serait-elle en train de propulser ces femmes talentueuses vers la fame ?
On l’espère !
Alyah Lukunku