La mode et l’écologie vont-elles de pair ?

En 2025, l’industrie de la mode connaît plus que jamais une transformation majeure en intégrant l’écologie au cœur de ses préoccupations. Face aux défis environnementaux, Gucci, Dolce & Gabbana ou encore Veja redéfinissent les standards de la mode en apportant une nouvelle vision de modèle d’économie circulaire.

© Instagram @stellamccartney @evamendes

La surconsommation est bien plus néfaste sur le plan climatique que la surpopulation. C’est pourquoi en 2025, la mode se veut non seulement durable mais elle doit viser l’impact positif sur la planète pour continuer de subjuguer. Il fut un temps, cette question fut fort controversée car d’un côté, l’écologie prône la durabilité et d’un autre, la mode est souvent associée à la consommation rapide. Depuis les années 2010, un mouvement de greenwashing a aussi envahi la société. Celui-ci consiste à mettre en avant des marques et des mouvements prétendument éthiques, en valorisant des aspects tels que l’utilisation de matières écologiques, des conditions de travail justes, la transparence des pratiques ou encore la lutte contre la surproduction, souvent sans que ces engagements soient réellement mis en place. À présent, la transparence est de rigueur et les entreprises réellement engagées sont préférées.

Cette année plus que jamais, l’économie circulaire s’impose comme une solution viable avec différentes initiatives : mode de seconde main, agriculture régénératrice, recyclage textile ou encore positivité climatique en compensant 100% d’émissions de carbone. Depuis quelques années déjà, le groupe Kering, Burberry ou encore Patagonia investissent dans des fermes régénératrices et des terres agricoles capables d’absorber davantage de carbone dans le sol que les champs ordinaires. Ceci dans le but de respecter leur engagement de devenir non seulement neutre, mais positif d’ici 2040.

Les intemporels végétalisés

Lorsqu’il est question de durabilité dans l’industrie de la mode, on pense au cuir et à son histoire des plus controversée. Au fil des années, l’industrie du cuir a été très contestée dans le monde de la mode car celui-ci est principalement fabriqué à partir de peaux de bovins, en plus d’être responsable de la déforestation en Amérique du Sud. 

Les fourrures, les plumes et le cuir d’origine animale sont devenus de plus en plus tabous dans le milieu, ce qui a incité les experts à rechercher des alternatives éthiques et durables pour continuer à produire ce style de pièces intemporelles. Depuis 2021, le cuir végétal fait son chemin auprès  des amateurs et des experts de la mode et ne cesse d’être repensé. Initié au départ par la pionnière de la mode durable, Stella McCartney, qui a dévoilé sa première collection en cuir vegan de champignon cultivé en laboratoire, mais aussi grâce à des labels tels que Still Here, qui a fabriqué son premier cuir végétal à partir de polyester. Le cuir vegan est un cuir alternatif qui n’est pas animal, plus facile et moins coûteux à obtenir. 

En matière de fourrure animale, Moncler et Dolce & Gabbana sont parmi les derniers en date à se greffer à la liste des maisons de mode ayant renoncé à la fourrure animale, derrière Gucci, Saint Laurent, Balenciaga et avant eux Chanel, Jean Paul Gaultier, Prada ou encore Versace. Billie Eilish, figure vegan de la Gen Z engagée a d’ailleurs soutenu la cause à l’époque en acceptant de porter une robe Oscar de la Renta à la seule condition que la marque s’engage à arrêter de vendre de la fourrure. Lancée en 1990, le mouvement “Rather Go Naked than Wear Fur” dirigé par Peta a lui aussi eu un impact profond sur l’industrie, influençant de nombreux créateurs, marques et célébrités à abandonner l’utilisation de la fourrure animale et contribuant à sensibiliser le public face aux souffrances animales. Aujourd’hui, ce qui était autrefois considéré comme la quintessence du luxe est désormais perçu comme dépassé, poussant les acteurs de la mode à innover et à adopter des pratiques plus éthiques et durables.

La fausse fourrure, lancée en 1929, semblait apparaître comme la solution idéale, mais il s’est vite révélé que sa production en fibre synthétique, comme le polyester, impactait l’écologie et n’était pas une solution durable. Est alors entrée en jeu, dès 2019,  la nouvelle génération de fausses fourrures réalisée à partir d’ingrédients végétaux par l’entreprise Ecopel, leader franco-chinois dans le secteur de la fausse fourrure de luxe, et Stella McCartney

L’ère du seconde main

Louis Vuitton est l’une des marques de luxe qui depuis sa création en 1854, restaure ses pièces vintage et s’inscrit ainsi dans une logique écologique et circulaire. Cette initiative limite les déchets en réduisant le besoin de production, tout en rallongeant la longévité de ses produits. Gucci a également lancé en 2021,  Gucci Vault, devenu par la suite Gucci Vintage, qui est une initiative de revente de seconde main restaurées, d’archives de la maison et de collaborations exclusives. Ces maisons de luxe et bien d’autres ont, par leurs actions, diminué la consommation de matières premières et ont également évité des émissions supplémentaires de CO2 liées à la fabrication tout en contrôlant leur marché de seconde main. 

La fast fashion n’a pas tardé à suivre avec plusieurs marques qui ont également adopté les initiatives de revente de vêtements au cours des dernières années comme Zara et son service Pre-Owned, H&M et son concept H&M Pre-Loved ou encore Zalando pre-Owned.

Investir dans des marques éthiques permet d’apporter sa touche responsable à la société. A présent, les consommateurs exigent transparence et responsabilité, ce qui influence les pratiques de l’industrie. La mode de demain sera celle qui allie esthétique, éthique, originalité et durabilité.

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